Genèse 128 : Soyez féconds, multipliez, remplissez

Genèse 128 : 

Dieu dit (à Adam et Eve) : Soyez féconds, remplissez la terre … et l’assujettissez; et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre.…

 

Dieu créa l’homme à son image

Une image suggère plutôt l’aspect concret de quelque chose d’indéfinissable, donc d’abstrait. On ne réfléchit pas au sens du texte. De plus, le mot image pourrait porter à la confusion et éloigner d’une vérité.

On notera, la création de l’homme à l’image de Dieu, puis la répétition de celle-ci. Alors que la création de la femme passée au second plan se voit définie uniquement par association avec la création de l’homme répétée une troisième fois ! Dieu serait-il misogyne ? Le Coran est explicite sur le sujet, (cf. Sourate 4, 1) :

« Ô hommes ! Craignez votre Seigneur qui vous a créés d’un seul être, et qui, de celui-ci, a créé son épouse et qui fit naître de leur union un grand nombre d’hommes et de femmes. »

Toujours est-il, ce genre de discrimination qui peut paraître anodine au premier abord en dit long. En fait, Dieu n’est pas à l’image de ce que les religions ont fait de « Lui ».

 

L’homme ne réduirait pas Dieu à son image ?

Le sens : « Dieu créa l’homme à son image » semble être altéré dans les mentalités humaines. À notre époque, c’est tout juste si l’homme ne réduirait pas Dieu à son image en lui prêtant ses idées et ses tendances. Pourtant, en nommant « Dieu », et en l’invoquant, n’a-t-on jamais ressenti un grand vide ? Une absence ? Faute de deviner ce que pourrait-être Dieu ? L’adage « Mieux vaut s’adresser à Dieu plutôt qu’à ses saints » pourrait ne pas être le moyen le plus court pour tenter d’établir un lien avec Dieu. De cette manière, inconsciemment, on pourrait faire de Dieu « quelqu’un » d’indéfinissable. Bien, que sciemment, l’on sait très bien que Dieu n’est pas une personne ! Quoi que ?

Les partisans de la Résurrection de la Chair, inspirés par les écrits de (saint) Paul, ne relevant pas toutefois de l’enseignement de Jésus, pourraient très bien penser que Dieu est une Personne. Car, de l’ignorance à l’ignorance profonde, n’y aurait-il qu’un pas à franchir ? Mais, pourrait-on accorder à cette catégorie d’ignorance, le bénéfice de la naïveté ? Que dit la gnose ?

 

La Gnose

La gnose en grec signifie, connaissance[1] : « Nos gnostiques modernes donnent au mot ‘connaissance’ un sens qui n’est plus naturelle. Ils prétendent que par la connaissance, nous devenons identiques à la réalité même de l’objet connu. Nous devenons la chose connue avec sa substance et sa matière.

Nous coïncidons avec lui (l’objet) – expression de ces messieurs les gnostiques que je connais bien – faisant en sorte, que nous ne formons plus qu’une seule substance. L’objet et moi-même, nous sommes « un ». C’est comme-ci, je connais la lampe et je deviens la lampe ! et la lampe et moi, c’est le même être. C’est absurde ? Cependant, c’est ce qu’ils enseignent. Bien sûr, ils ne l’appliquent pas à n’importe quoi.

Donc, pour ces gnostiques, appliquer le mot ‘gnose’ quand il s’agit de la connaissance de Dieu, c’est prétendre, qu’en connaissant Dieu, nous devenons Dieu ! nous nous identifions avec lui. On appelle cela, une connaissance ‘réifiante’, cela veut dire, qui produit en nous, la substance même de la chose connue. Connaître Dieu par la gnose, pour les gnostiques, c’est coïncider avec lui ».

De cette manière, les gnostiques modernes ont sans aucun doute une longueur d’avance sur nous-autres. Ils n’ont pas besoin de chercher à se représenter Dieu. Grâce à la gnose, le contact s’en trouve facilité. Il suffit de connaître Dieu, pour devenir « Dieu ». En effet, c’est absurde !

– A peine vingt ans suffiront … Les vingt ans ont passé. Et, la décadence est là. Elle s’est installée. Elle réside également dans l’état d’esprit de nombreux modernes. – Passons.

 

Dieu « Père-et-Mère » ?

Or, que signifie : « Dieu créa l’homme à son image » ? De notre point de vue, cela laisserait entendre, que l’homme et la femme sont de même nature que Dieu, même si on a voulu nous faire oublier que Dieu à l’origine était « Père-et-Mère » à la fois. N’a-t-on pas laissé croire que Jésus était blanc de peau ?

Mais plus sérieusement, on a voulu également oublier l’idée de dualité de Dieu créateur du ciel et de la terre, de même qu’on a voulu oublier cette dualité qu’il y avait entre le personnage lui-même et le ciel qui lui correspondait.

De cette façon, on a balayé l’origine céleste de l’être, concernant l’esprit, relégué, d’appartenance à l’intellect et relevant d’une fonction du cerveau uniquement. Et non d’une supposée animation divine, provenant d’un plan supérieur ou d’un monde spirituel, hors de la matière.

Pourtant, ni la femme, ni l’homme n’est Dieu. Alors qu’est-ce que cela veut dire ? Ouvrons le sujet. La tendance porte à faire oublier que Dieu « Être-Suprême » est primordialement « Incréé ». Dieu est « Esprit » sans être une entité. Dieu est « Souffle-Créateur » sans être (le) créateur. Dieu est inconcevable, insondable et de Toute-Éternité. Et ce n’est pas non plus « quelqu’un ! »

De ce fait, Dieu ne saurait participer, ni intervenir pour faire éviter les catastrophes naturelles, les fléaux divers, les maladies incurables, les souffrances, les accidents, les guerres, les atrocités, les attentats.

[1] Conférence d’Etienne Couvert, auteur, essayiste catholique, professeur de lettres…

 

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